«Alors que suis-je si je ne suis pas vieux?»

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L’âge traumatise certaines personnes à la trentaine, d’autres à la cinquantaine alors que moi, c’est maintenant. J’aurai 65 ans dans quelques jours. Il n’y a pas d’âge pour s’arrêter, se questionner, se réaligner. Je fais le point à la mi-soixantaine. C’est beaucoup d’années 65, six décennies. On se lève un matin et vlan, c’est fait, on est là dans la soixantaine. Jeune soixantaine ou pas, who cares! Est-ce que continuer c’est s’accrocher? Est-ce qu’arrêter c’est abdiquer? Est-ce qu’en parler c’est radoter? Est-ce que je suis vieux? Je ne sais pas. Est-ce que je me sens vieux? Absolument pas. À quoi ai-je occupé toutes ces années?

L’âge est-il un concept ou une réalité? Un autre produit du marketing? Un statut social, un avis d’éviction pour faire place à « la relève »? Une assignation à résidence? Y a-t-il une différence entre vieillir et prendre de l’âge, avancer en âge et ressentir son âge?

Pour moi, ressentir mon âge est d’ordre physique. Les courbatures matinales, les genoux plus fragiles et moins dociles à mes exigences, des épuisements plus fréquents qui m’obligent à la sieste de l’après-midi, un peu de rhumatisme par-ci, un peu d’arthrite par-là, héritage familial. Des malaises physiques qui se présentent comme des invités qui sonnent à la porte, qui partent et qui reviennent sans invitation. Je me suis inquiété quelque temps pour mes pertes de mémoire craignant des symptômes d’Alzheimer puisque ma mère et ma marraine en sont décédées. Il ne s’agissait que d’oublis temporaires qui me faisaient échapper le nom d’une personne, le titre d’un film, la date d’un évènement. Quoi de plus amusant qu’essayer de deviner ce que les amis de mon âge, faute de trouver les mots justes, tentent de nous transmettre en gesticulant, en mimant une situation, en utilisant des onomatopées, des hyperboles, des grimaces? La charade quoi. Tant de choses à faire, à dire, à se remémorer, à ne pas oublier. Vive les autocollants sur le frigo.

L’expression « avancer en âge » résonne comme un poème et a une connotation de sagesse, de maturité. « Prendre de l’âge », quant à elle, symbolise la transmission du savoir, être le passeur de sa passion, de son expertise. Mais « vieillir » annonce le début de la fin. Qui souhaite être vieux? Encore moins faire vieux, avoir l’air vieux, faire son âge. Un grand-parent âgé c’est charmant, attendrissant, sinon qu’est-ce qu’on fait avec des vieux? Interdiction de voter après 70 ans, défense de conduire après 75 et quoi d’autre? Coupable de vieillesse.

Vieillir, un défaut? Une défaite? On a beau décrier que la vie suit son cours et que vieillir est naturel, telle n’est pas la réalité dans la société actuelle. On se doit de combattre le vieillissement comme on le fait avec la maladie. Avoir le courage de rester jeune. À 30 ou 40 ans, ces discours ne nous touchent pas; c’est trop loin, irréel, on ne vieillira pas, croit-on. Les seuls échos qui retentissent au sujet de l’âge avancé concernent la retraite. Aucune autre indication. Déjà, à la fin de la quarantaine, les gens nous questionnent sur le quand et le comment de notre retraite. En finir pour mieux vieillir.

Alors que suis-je si je ne suis pas vieux? Un vétéran? Un monsieur stylé d’un certain âge? Un mononcle coquet? Se définir, voilà toute la question et à tout âge. Mais se redéfinir implique de revoir les éléments de notre vie : la séduction, la coquetterie, l’amitié, la sexualité, la beauté, l’amour, le couple, le célibat, l’apparence, l’avenir. Ces aspects de notre vie ne s’éteignent pas avec l’âge mais se manifestent autrement. Je pense à cette jeune vendeuse dans un magasin à Sherbrooke qui m’a innocemment demandé « Qui cherchez-vous? » comme si je m’étais égaré et que je ne retrouvais plus mon chemin, tel le petit Poucet. Elle aurait dû m’aborder en s’informant de « ce que je cherchais », me traiter comme un client potentiel et m’offrir son aide. Ego blessé ou consommateur frustré? Se sentir exclu diminue l’importance que ressent un individu dans la société et lui donne l’impression qu’il est hors-jeu, marginalisé. Être ignoré est un sentiment profondément désagréable qui ramène à la surface les différents rejets vécus tout au long de notre histoire.

L’âgisme est un processus par lequel des personnes sont stéréotypées et discriminées en raison de leur âge et qui s’apparente à celui du racisme et du sexisme. (Dr Robert Butler, 1975) L’Association québécoise de gérontologie.

Mais « prendre de l’âge » a ceci de bien : une béatitude devant la vie, moins de barrières, de fausses gênes, de filtres, de pudeur, plus d’exhibition et de propos directs. Je m’identifie parfois à ces personnages de l’émission « Les détestables » et je crains bien sincèrement suivre leurs traces. En attendant, je me sauve en Amérique centrale célébrer cette nouvelle étape de ma vie et partager mon vécu avec les autres espèces menacées ou en voie de disparition.

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Qui se cache derrière le miroir?

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La fascination pour le reflet de sa personne remonte aux débuts de l’humanité. Narcisse s’est noyé, épuisé qu’il était à trop regarder son image dans l’eau. Les conquérants français ont établi les bases du commerce avec les Autochtones en échangeant de la fourrure contre des morceaux de miroir. Ces objets brillants leur permettaient alors de mettre en image leurs corps, leurs costumes et la gestuelle de leurs rituels.

Combien de fois tout au long de notre vie nous arrêterons-nous devant un miroir ou un objet reflétant? Des milliers de fois sûrement. Se regarder pour s’assurer que rien de notre allure, telle qu’organisée le matin avant de quitter la maison, n’a bougé. S’épier dans la glace pour télescoper le moindre détail, un cheveu blanc, une peau morte sur l’épaule, un sourcil mal aligné; « Objects in mirror are closer than they appear » peut-on lire sur les rétroviseurs de nos voitures. Et cette cérémonie du rouge à lèvres appliqué avec précision telle une œuvre de maître. Ces manies peuvent se muer en obsessions tout comme l’habitude de se peser et de vérifier plusieurs fois par jour si le pèse-personne n’est pas défectueux. Notre visage, comme la ville de Montréal, est un chantier; maladivement nous pouvons en refaire la façade, améliorer les infrastructures et en modifier éperdument la géographie.

Ce geste, ou plutôt ce tic, alimente malheureusement son lot d’inquiétudes. Lors de mon atelier, à la question « que voyez-vous dans le miroir? », Madame S., une participante, m’a répondu ceci : « J’veux rien savoir d’aller voir les baleines à Tadoussac. J’en vois une à tous les matins devant mon miroir ». Hélène, elle, ressemble tellement à sa mère décédée il y a 12 ans, qu’elle se surprend à demander à cette apparition qui surgit dans la glace : « Qu’est-ce que tu fais là toi? ». Renaud, quant à lui, est hypnotisé par ses beaux yeux bleus piscine ourlés de noir. Il n’est aucunement affecté par les taches qui tavellent son visage ni par ses longs poils, épais comme du fil à coudre numéro 10, qui jaillissent comme un feu d’artifice de ses oreilles.

De ces trois personnes qui se regardent, se jugent et se voient, Hélène voit la similitude de son visage avec celui de sa mère, Renaud est envoûté par ses yeux alors que Madame S. entretient une image erronée d’elle-même. Voilà bien le danger de trop s’examiner. « L’identité se nourrit de la fréquentation régulière de son visage dans le miroir. Nous ne connaissons de notre apparence que des reflets fugaces. Pourquoi un tel aveuglement? Notre perception de nous-mêmes ne peut qu’être fausse, déformée par nos émotions, nos souvenirs d’enfance et le regard des autres. Cet hiatus inévitable, entre notre être de chair et d’os et l’image que nous avons, nous fait parfois souffrir. Nous ne voyons souvent que nos défauts, nous nous imposons des tares ». Laurence Lemoine, « La photo qui m’a révélée », Psychologies Magazine.

Imaginez un instant qu’au centre de ce miroir se trouve un judas, ce petit œil dans la porte d’entrée de la maison qui nous permet de lorgner à l’extérieur. Qui attend derrière la porte? Ouvrir ou feindre d’être absent? Qui se cache derrière le miroir? Notre histoire présente et passée? Qui sont ces fantômes derrière la glace qui faussent notre regard ou ces personnages qui s’invitent dans notre miroir? D’où proviennent ces bruits de fond dans nos pensées, ce vacarme qui nous empêche de nous concentrer sur nos atouts, qui nourrit l’image négative que nous avons de nous-mêmes et qui ressasse nos sentiments de colère, de joie, de honte, de gêne, nos bons coups comme les moins heureux.

Le miroir et la loterie ont ceci en commun : certains jours sont plus heureux que d’autres, mais l’espoir que le gros lot apportera le bonheur est illusoire. Qu’on se regarde 100 fois dans la glace ou qu’on actionne 200 fois la machine à sous, il y a peu de chance qu’un changement se produise. N’apparaîtront jamais dans le miroir ni Angélina Jolie ni Brad. Le miroir nous renvoie notre intériorité exprimée en traits faciaux hydratés de crème anti-rires ou notre sérénité logée dans nos yeux heureux. Notre regard est traversé par toute la gamme des émotions et des sentiments. Semblerait que tous les muscles de notre visage participent à transmettre nos états d’esprit.

Comment réagiraient nos parents, nos enfants, nos amis, nos collègues de travail si un micro était intégré à notre miroir et leur transmettait ces phrases assassines que nous nous adressons via le judas de la porte? Persona non grata (personne qui n’est pas la bienvenue) semble crier le miroir. Gardons-nous secret ces malaises physiques qui nous hantent, les associons-nous à une forme de défaite voire d’échec, d’injustice? Ces dévalorisations devant le miroir laissent-elles supposer d’autres insatisfactions dans notre vie? N’est-ce que la pointe de l’iceberg?
«Souriez», commandera le photographe aux invités de la noce; «Cheese», lancera votre ami pour la captation d’un ego-portrait; «Sexe», marmonnera un fêtard à l’haleine avinée pour créer une ambiance à la photo. Autrement dit, forcez-vous et ayez l’air heureux, c’est dans l’air du temps tout comme la performance, le look gagnant et la musculation. Namaste!

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Se réfugier chez soi

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Le 13 septembre 1973, à l’âge de 22 ans, accompagné de ma sœur cadette, je quitte le Québec pour l’Europe. Notre plan de match, se rendre en Inde. Nous traversons la France et l’Italie en faisant de l’auto-stop et nous rencontrons un groupe de Québécois à Ios, en Grèce, avec qui nous décidons de poursuivre la route. Nous traversons la Turquie en bus jusqu’à Ankara d’où nous sautons dans un train jusqu’à la frontière du Kurdistan.

À cette frontière, le climat est tendu, très tendu et l’attitude des douaniers fortement armés est peu rassurante. Le groupe se scinde alors en deux, question de faciliter notre entrée en Irak. D’abord Mossoul où une famille nous héberge et nous initie au rituel des repas puis Bagdad où la ville est envahie de chars d’assauts. Des soldats célèbrent une victoire. La rumeur qu’un avion de chasse israélien a été abattu se répand. Ce jour-là Bagdad ne ressemble nullement au conte des «Mille et une nuits». En pleine guerre du Yom Kippour, nous quittons la capitale en direction de Damas en Syrie. L’autobus scolaire dans lequel nous voyageons est rempli de bidons d’essence sur lesquels les hommes se reposent les jambes tout en grillant cigarettes après cigarettes.
En plein désert de Syrie, un bri mécanique force l’autobus à s’immobiliser. Les passagers descendent et prient en attendant du renfort. Notre groupe se divise à nouveau et ma sœur et moi continuons notre route vers Damas dans un camion lourd, elle assise en avant avec le chauffeur, moi sur le toit. Le camionneur doit nous déposer à la sortie du désert. De là, entassés dans une boîte de camion avec des dissidents Syriens, nous atteignons la frontière de la Syrie en pleine nuit. Des militaires armés jusqu’aux dents, juchés dans de grandes tours, cherchent à retracer à l’aide de puissants fuseaux lumineux les gens qui tentent d’éviter la frontière. Certains de ceux-là sont cachés parmi nous dans cette boîte de camion qui peut être visé à tout moment. Ce scénario est à glacer le sang. Les douaniers, intimidants, nous examinent à la lampe de poche, suspicieux et lèvent finalement la barrière de la guérite. Nos compagnons de fortune chantent et sifflent de joie dans cette nuit froide de novembre. Je protège ma sœur de l’enthousiasme de certains hommes à qui cette chance de passer en Syrie à donner des ailes et le droit de mépriser les femmes.
Nous voilà à quelques kilomètres de Damas. Une ville sans lumière pour diminuer les chances d’attaque des avions israéliens. Nous descendons de notre transport, frigorifiés et affamés. Depuis quelques jours notre alimentation se limite à des dattes vertes, pas mûres, que nous avons glanées ça et là. Dans cette noirceur, les bruits s’entremêlent, des conversations, des camions, des cris. Des chandelles faibles qui créent des atmosphères tamisées laissent entrevoir des silhouettes dans les maisons. Ma sœur se cogne contre un tank camouflé dans un parc. Nous cherchons un abri, un hôtel, une cabane afin de reprendre nos esprits. Je trébuche et tombe avec force dans une tranchée décorée de barbelés. Mon énorme sac à dos accélère ma chute et se vide partiellement de son contenu.
Au lever du jour, dans toute la ville, les chants du Coran sont amplifiés par des haut-parleurs et nous réveillent. Nord-américains, jeunes, innocents, nous ne pouvons deviner s’il s’agit d’une alerte au bombardement ou d’un message important transmis aux habitants de la ville.
Le lendemain, la vie reprend à Damas comme si de rien n’était. Des travailleurs pressent le pas, des chars d’assaut camouflés par de la fausse végétation sont postés aux coins des rues, des soldats font le pied de grue, les mains solidement liés à leur mitraillette, les marchands attendent les clients.
Nous quittons le plus rapidement possible cette ville pour nous diriger vers Beyrouth d’où nous pourrons réévaluer notre projet d’atteindre l’Inde dans un climat plus paisible. Mais voilà que le Liban a coupé les ponts avec l’Europe. En 1973, pas de téléphone intelligent ni d’Internet nous permettent d’entrer en communication avec la famille et les amis pour s’enquérir de la situation du Liban. Aucun bateau ne traversera la Méditerranée pour nous ramener en France et les vols vers Paris se font rares. C’est la consternation, le découragement. Assis dans le sable devant la mer, nous comprenons que les solutions de rechange sont inexistantes. Quelques jours passent et nous décidons finalement de prendre un avion américain qui nous transportera vers Paris. Le même avion, une semaine plus tard précisément, sera détourné.
MORALE DE CETTE HISTOIRE
Nous étions privilégies et pouvions revenir à tout moment. Notre cauchemar n’a duré que deux mois et nous savions pertinemment qu’à notre retour nous reprendrions nos habitudes de vie, au chaud, loin des menaces. Notre sympathie va à tous ces réfugiés qui ne jouissent pas d’une telle option.
Pensez à tous ces migrants qui ont peur, qui sont affamés et assoiffés, sales, épuisés, qui espèrent jour après jour que quelqu’un entendra leurs pleurs. Tous ces gens qui ont quitté leur maison, leurs biens et qui marchent et marchent et marchent encore et qui se voient rejetés, refusés, méprisés. Jusqu’à quel point peut-on avilir un être humain?
Peut-on être insensible à autant de douleur et de tristesse? Comment la peur de l’autre pousse-t-elle des gens à proposer une pétition contre l’accueil de réfugiés? Cette peur réussit à dénaturer certains humains et les pousse vers des comportements qu’ils considéreront honteux éventuellement.
Comment le sentiment d’insécurité de ces gens désemparés peut-il être ignoré? Comment peut-on fermer les yeux et nos portes à ceux qui ne demandent que la paix?


La face cachée des habitudes vestimentaires

Chez moi, le daltonisme est une affaire de famille. Mon frère, mes oncles et quelques cousins souffrent de cette déviance dans la perception des couleurs. Toute mon enfance, j’ai jonglé avec cette particularité en bricolant et coloriant avec ma sœur sans que personne ne s’immisce dans mes créations et m’ostracise pour si peu.

Mais à l’école primaire, en deuxième année, Sœur Sainte-Jeanne-d’Arc (patronne des pyromanes me disais-je) interpréta le phénomène autrement. Elle prenait un malin plaisir à faire circuler mes œuvres dans la classe tout en me réprimandant sur mes mauvais choix de couleurs. Interloqué, je me souviens de ma respiration précipitée devant ce geste. Emportée par son prosélytisme, elle me relégua au clan des cancres avec les gauchers, les bègues et autres insoumis. Pédagogie d’un autre temps. Chaque semaine, la dernière journée de classe consacrée au dessin se terminait dans un climat de honte pour l’enfant que j’étais. Pendant de nombreuses années, le mal de ventre a couronné mes vendredis après-midi. Souvenirs imprégnés dans le corps. Mémoire émotive.

Marquée du sceau de la différence et de la marginalité, ma palette s’est longtemps limitée aux variantes de blanc, de noir et de gris, question d’éviter les faux pas et les regards désapprobateurs. Travaillant dans le milieu du vêtement et de la mode, j’ai gardé secret ce handicap pour ne pas nuire à mon avancement professionnel et éviter ainsi un nouveau stigmate risquant de me précipiter comme une épave au Centre d’emploi. J’ai donc développé un sixième sens pour les couleurs en affinant une méthode qui me permet de les identifier, une stratégie d’élimination par catégories de teintes. Les daltoniens ne sont pas privés de couleurs, ils les perçoivent autrement.
Puis, le sentiment d’être un imposteur s’est installé, la peur d’être démasqué, l’impression d’être un tricheur. Mon sens esthétique a-t-il suffi à combler cette lacune? Peut-être étais-je guidé par la vibration des teintes et des couleurs, leur intensité.

Au début de la soixantaine, le bleu a étrangement repris sa place dans mon placard. J’avais banni cette couleur suite à une note de la Mère supérieure de l’école avisant mes parents que j’étais habillé « trop propre » pour les autres élèves. Cette fois-là, je portais un tricot bleu poudre, couleur réservée essentiellement aux fillettes selon elle. J’avais huit ans et cette couleur, le bleu, m’inspirait sans toutefois comprendre sa valeur symbolique. Dans mon petit bled coincé dans les montagnes des Cantons-de-l’Est, une simple question de couleur, de style ou de coquetterie suffisait à vous « tapettiser » ou du moins à vous marginaliser pour le restant de vos jours!

Les phobies vestimentaires
Voilà comment les phobies vestimentaires prennent racine. Nous détestons ou refusons de revêtir tel style de vêtements, telle couleur, tel détail parce qu’ils symbolisent ou font référence à de mauvaises expériences. Nous réagissons à ce qu’on nous a enseigné et à ce que nous avons subi. Muselés trop longtemps, étouffés par les prescriptions, victimes d’opprobre, nos réactions aux interdits imposés se lisent dans notre signature vestimentaire actuelle.

En associant ainsi des catégories de vêtements à des expériences vécues, nous risquons d’éliminer à tort des styles vestimentaires qui nous mettraient en lumière. Les effets et les sensations d’un vêtement évoluent à travers les étapes de nos vies. Mais voilà que trop souvent nous figeons dans le temps une image négative d’un élément vestimentaire auquel nous associons une forme de danger et qui mine notre assurance.

C’est ainsi que certaines personnes refusent de porter du rouge parce que cette couleur dans leur folklore familial est associée à une forme de décadence; d’autres ont éliminé le rose de leur placard symbole de l’instrumentalisation de la femme. Une participante à mon atelier avait en horreur les gros boutons sur une robe, en référence au costume obligatoire de son école. Une autre prétextait qu’après 50 ans, une femme devait se couvrir les genoux. Monsieur X refusait de porter un jean, aussi propre et bien coupé fut-il, car cette pièce est portée par tout le monde, sans âme et sans identité personnelle.
Faut-il alors s’étonner de constater que bon nombre de personnes éprouvent des difficultés avec les vêtements, ont un rapport amour-haine : « Je ne trouve rien pour m’habiller »; « Je ne sais pas ce qui me convient »; « La mode est faite pour les jeunes »; « L’habillement, je m’en fous complètement » et autres litanies ou dénis.

Et à bien y penser, nous n’avons jamais reçu de véritable éducation vestimentaire, que ce soit à la maison ou à l’école, si ce n’est qu’il fallait nous conformer à des codes vestimentaires ou éviter certains interdits. Et malgré cela, nous avons adopté des habitudes vestimentaires, sans trop savoir d’où elles viennent, même certaines dont nous aimerions nous débarrasser.

Les hauts et les bas du daltonisme
Le daltonisme peut parfois créer des situations embarrassantes. Par exemple, dans notre environnement, beaucoup d’informations nous sont livrées sous forme graphique appuyée par des couleurs : bulletins de météo, conditions des routes, cartes des transports publics, etc. Certains gestes du quotidien m’embêtent parfois. Comment être certain de la bonne couleur des câbles de surcharge pour une voiture qui ne démarre pas l’hiver? Comment distribuer les bons médicaments à mes parents souffrant d’Alzheimer?

Je ressens aussi mon daltonisme dans des situations particulières, en voyage par exemple. Les exclamations de mes amis devant un coucher de soleil rosé ou encore l’eau émeraude des mers résonnent comme un spectacle dans ma tête. Un spectacle où j’aurais choisi un siège dans une section mal configurée, me privant de jouir pleinement de l’évènement.

Pour certains hommes, le daltonisme est un faux-fuyant. Ils utilisent ce prétexte pour se libérer de la pression du magasinage et de la sélection de leurs vêtements, reléguant cette responsabilité à leur conjointe. Plusieurs d’entre elles s’accommodent de cette situation, préférant prendre en charge l’image du mari.

Quant à moi, je me suis remis dernièrement à la peinture et au dessin. J’expérimente la couleur en toute liberté tant dans mes croquis que dans ma penderie.

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Mode: La guerre des trucs

Certains films, à l’instar des tendances de la mode, refont surface, adaptés au goût du jour. Le « remake » en 3D de La guerre des tuques en est un bel exemple. Réalisée en 1984 par André Melançon, cette production rejoint aujourd’hui un nouveau public et quelques nostalgiques de l’interprétation originale, 31 ans plus tard. L’essence du film est préservée malgré cette version améliorée.

Nos tenues vestimentaires sont-elles aussi un « remake », version plus moderne et actuelle de nos habitudes en matière d’habillement? Avons-nous tendance à répéter le même scénario faisant fi de notre âge, de notre morphologie et de nos occupations sociales et professionnelles? Notre pattern est-il de perpétuer un style de coiffure, une couleur, une forme de lunettes, un kit tellement exploité qu’il est devenu notre marque de commerce, notre étiquette? Par exemple, ces femmes qui portent, bon gré mal gré, une écharpe au cou. Artifice décliné dans différentes couleurs et étoffes, parfois sobres, souvent trop « ethnique » et qui accessoirise leur pull, leur chemisier, leur veston. Parlez-en à Pauline Marois. Et que dire de ces hommes à la chemise bleue, bleu pâle, bleu marin, bleu délavé, bleu indigo ou encore à la cravate trop large à motifs douteux, suspendue à un nœud pré-fait et démesurément bombé, en huit copies.

Se cantonner dans un style vestimentaire est une pratique insidieuse qui peut entraîner une résistance aux changements, laissant sous-entendre que la nouveauté nous effraie, que le passé est préférable au présent. Ce comportement, généralisé à divers domaines de notre vie, peut engendrer « la pensée en kit », pour paraphraser Marie-France Bazzo. « L’habitude commence comme un fil de soie et devient vite un câble d’acier » – anonyme.

À l’opposé, on retrouve un autre groupe de consommateurs pour qui le changement est synonyme d’avancement. Des gens qui s’enivrent aux conseils des grands de la cuisine, des coachs de vie, des relookeurs, des icônes de la décoration, des spécialistes en comportement canin et gourous de toutes sortes. S’agit-il de gens estropiés, de grands blessés de l’apparence, des concepts marketing, apeurés à l’idée de se tromper et de ne pas être à la hauteur? « M’aimera-t-on davantage si je suis «ze best»? Pas de chance à prendre. »

Au champ droit, cette pression sociale ambiante où le contrôle de son corps, de son image et de son alimentation est nettement obsessif et où souscrire aux idéaux de beauté, de succès, de réussite et de performance est un puit sans fond. Au champ gauche, cette idéologie du « Je me choisis ». Puisque toute chose attire son contraire, faut-il se surprendre de la poussée des écoles de yoga, des centres de méditation et de la grande variété de formations axées sur la quête du bien-être qui, par effet de balancier, tentent d’apporter un équilibre dans la société. Ce mouvement vers soi propose aux gens d’arrêter de s’éloigner de qui ils sont, de se désincarner.

Mais la réalité est tout autre. Matraqués par les avis des pros et les commentaires de certains idiots sur les réseaux sociaux, quelle place occupent nos choix personnels? Nous éloignons-nous de notre nature profonde? Comment se positionner entre « has been » et « would be », caduc et résolument moderne, haute en couleurs et out en couleurs? À consulter tout un chacun, on oublie de se fier à soi et il devient difficile de valider nos choix sans gangrener notre estime ou notre confiance.

Cela démontre bien à quel point se vêtir n’est pas un geste banal et que le regard de l’autre peut créer de l’insécurité. Étrange que nous devions nous habiller tous les jours de notre vie et que si peu d’informations concernant notre rapport au vêtement soient disponibles. Cette connaissance succincte de nos comportements vestimentaires ne peut qu’alimenter le doute sur notre signature et identité vestimentaires et explique pourquoi il est « naturel » de se méjuger sur son style. Où commence la quête et où s’arrête l’insatisfaction?

Les hommes et les femmes ont-ils la même dynamique face à ce phénomène des habitudes reliées au vêtement? Si on établit un lien entre vestimentaire et culinaire, cet article nous offre une partie de la réponse : « La majorité des hommes (54 %) jugent « facile » d’améliorer leurs habitudes alimentaires, contre 45 % des femmes. Plus précisément, 13 % des messieurs estiment que c’est « très facile », contre 8 % des dames. Les hommes sont plus tournés vers le plaisir et les femmes, vers le « Mange ce que dois » – Marie Allard, La Presse +, dimanche 22 novembre 2015.

« La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal » peut-on entendre dans le film « La guerre des tuques ». J’ajouterais que « Les trucs, les trucs, c’est bon pour le moral, mais…»

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Ton Petit Look, le 29 juin 2015, par Andréanne Sylvestre

http://www.tonpetitlook.com/fr/2015/06/26/latelier-je-vets-bien-travailler-linterieur-pour-mieux-gerer-lexterieur

L’atelier Je vêts bien : travailler l’intérieur pour mieux gérer l’extérieur!

Crédit photo : Le miroir – Frank Dicksee
L'atelier Je vêts bien : travailler l'intérieur pour mieux gérer l'extérieur!

26 juin, 2015 -10:10

Samedi dernier, j’ai eu la chance de participer à l’atelier Je vêts bien, animé par l’analyste en comportementvestimentaire Luc Breton.


Crédit : Jeremy Bobrow

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en franchissant les portes de la lumineuse agence de mannequins Specs. Heureusement, le sourire et l’énergie contagieuse de Marie-Josée, sa fondatrice et propriétaire, ont tout de suite fait disparaître la boule d’appréhension que j’avais dans l’estomac. Assises en demi-lune en face d’un tableau, une dizaine de femmes âgées de 28 à 70 ans semblaient aussi fébriles que moi à l’idée de déballer leur sac (littéralement – on nous avait demandé d’apporter un sac de vêtements).
Première surprise : « Ben voyons! Ces femmes-là n’ont pas besoin d’aide pour mieux dealer avec leur look : elles sont SUPERBES!». Une perception démentie par le conférencier : «95 % des femmesentretiennent un rapport conflictuel avec leur apparence. Être belle ou bien habillée ne règle pas le problème de la confiance en soi. »


En effet, les langues se sont déliées au cours de la journée. Menton trop long, jambes fortes, calvitie, gros popotin, oreilles décollées, cuisses dodues, peur de faire matante, de choquer ou de trop se dévoiler, nous avions tous des peurs et des obsessions (bien souvent non fondées, mais non moins profondément ancrées) liées à notre apparence.
Oui, oui, même elles doivent se trouver moches des fois!

Pour nous aider à dénouer notre rapport au vêtement et à l’image, nous avons commencé par tenter de comprendre d’où venaient ces mésententes que nous avions avec nous-mêmes. Celles qui nous bloquent. Qui nous parasitent. Qui sont un obstacle à notre bien-être.

Pour ce faire, le conférencier nous a invitées à plonger dans notre mémoire vestimentaire et nos souvenirs d’enfance. « Jusqu’à 16 ans, j’étais habillée comme ma jumelle. » « Mon père ne m’a jamais dit que j’étais belle. » « Ma mère était la seule qui avait le droit d’être sexy. » « On ne parlait pas de ces affaires-là chez nous. L’important, c’était d’être intelligent. » « J’ai toujours été le mouton noir dans ma famille. » « Je n’ai jamais eu de vêtements neufs. » « Mon père ne me donnait pas le droit de porter des jupes courtes. » Deep stuff pour un samedi matin! On a sorti les Kleenex, mais surtout, je ne crois pas me tromper en disant que nous avons toutes fait des liens inédits entre notre histoire personnelle et notre relation actuelle au vêtement, à la féminité et à la séduction… et au regard que nous portons sur nous-mêmes tous les matins dans le miroir. Je ne vais pas vous dévoiler tous les punchs de la journée parce que Théo va couper grave dans mon
texte
, mais voici 3 choses que j’ai particulièrement appréciées de mon expérience :

  1. En plus de diriger les interactions d’une main de maître, de proposer des exercices pratiques inventifs et de raconter des anecdotes truculentes tirées de sa propre expérience, M.
    Breton fait preuve d’un sens de l’autodérision qui aide à dédramatiser bien des choses.
  2. ​​La franchise et l’intelligence émotionnelle des participantes (j’aurais toutes voulu les avoir comme amies!)​​
  3. La constatation qu’il y a un besoin criant pour les femmes de tous âges (et les gars, eux?) de pouvoir se confier et échanger sur le sujet de façon saine, respectueuse et constructive.
Est-ce que le Saint-Esprit de la confiance et de l’acceptation de soi est soudainement descendu sur moi après cette journée d’atelier? Hell no. Ça, c’est le travail d’une vie. Mais se poser les bonnes questions et pouvoir compter sur l’aide de ses semblables pour trouver les réponses est certainement un pas vers la bonne direction.Ça vous intéresse? Les prochains ateliers Je vêts bien auront lieu le 19 septembre, le 17 octobre et le 14 novembre (225 $) En plus des ateliers, Specs et Luc Breton offriront des soirées-causeries les jeudis 8 octobre et  5 novembre (40 $ avec vin et bouchées)

 


Journal 24h, le 12 juin 2015, par Marie-Hélène Chartrand

Voir l’article en ligne : http://www.journaldemontreal.com/2015/06/12/analyser-son-style-vestimentaire

Analyser son style vestimentaire

MARIE-HÉLÈNE CHARTRAND
Vendredi, 12 juin 2015 04:00

Qu’on soit une victime de la mode ou un adepte du jean – t-shirt, les tenues vestimentaires choisies véhiculent des messages. Le 24 Heures s’est entretenu avec l’analyste en comportement vestimentaire Luc Breton pour en apprendre un peu plus sur le sujet.
«On ne peut pas être dans l’être ou dans le paraître, on est les deux», dit d’emblée ce dernier.
Luc Breton anime les ateliers Je vêts bien dans lesquels il amène les participants à analyser leur comportement vestimentaire.
«Souvent, les participants sont tannés de courir après quelque chose qu’ils ne trouvent pas», fait-il remarquer.
Selon son propre aveu, plusieurs personnes cherchent à avoir l’air décontractées, zen, authentiques ou crédibles, sans savoir comment s’y prendre.

«Être décontracté, ce n’est pas un look, c’est une attitude. Je veux amener les gens à comprendre qu’est ce qu’il cherche vraiment quand ils magasinent », explique-t-il.
Antécédents
Pour se faire, Luc Breton s’intéresse d’abord aux antécédents sociaux. La façon dont la beauté est perçue dans l’entourage familial, le fait d’avoir été encouragé ou non à être coquet sont autant de facteurs pouvant influencer les comportements vestimentaires.
«Je ne travaille pas le stylisme, je travaille la face cachée du vêtement, les résignations que les gens s’imposent», précise-t-il.
Selon ce dernier, les barrières inconscientes et les complexes de certaines personnes sont au cœur de leur stratégie vestimentaire.
« Il y en a pour qui porter des jeans ça fait cheap, porter des bijoux ça fait guerda, on ajoute à ça les complexes physiques et on se plaint qu’on ne trouve rien dans les magasins! C’est impossible de ne rien trouver, tu ne trouves rien qui correspond à tes blocages et aux couches que tu n’as pas encore enlevées», affirme-t-il.
Lors de ces ateliers, Luc Breton amène les participants à confronter leurs peurs et à comprendre comment leur perception d’elles-mêmes influence leur allure.
« Il y en a qui ont peur de faire matante ou de faire petit monsieur, trop madame d’Outremont ou trop pitoune, des artistes qui ont peur de ne pas faire assez artistes», déplore-t-il.
Une chose est sûre, les choix faits par rapport aux vêtements que l’on porte ont une incidence sur la perception que les autres ont de nous. Pour Luc Breton, comprendre notre relation aux vêtements est aussi essentiel que de comprendre notre relation aux autres ou à la nourriture.
«Le rapport que tu as par rapport au vêtement, tu l’as aussi ailleurs dans ta vie », conclut-il.


Châtelaine, 8 juin 2015, par Joanie Pietracupa

http://fr.chatelaine.com/mode/ronde-et-alors/rencontre-avec-une-agente-de-mannequins-qui-voit-loin/

 

Après avoir passé 25 ans à travailler sur « le contenant », Marie-Josée Trempe, directrice de l’agence de mannequins Specs, avait envie de travailler sur « le contenu ». Elle inaugure donc « Je vêts bien », une nouvelle série de conférences qui analyse notre rapport aux vêtements.

Par Joanie Pietracupa   1

 

Joanie-bandeau

La beauté, elle s’y connaît. Elle en a fait une carrière. Il y a maintenant 25 ans, Marie-Josée Trempe a mis de côté son emploi de maquilleuse professionnelle pour fonder l’agence de mannequins Specs. Bien vite, elle s’est établie comme femme de tête. Forte, performante, talentueuse. Comme femme de cœur, aussi. Douce, aimante, généreuse. Inspirante tant pour les jeunes talents qu’elle représente que pour ses proches et employés. Cette année, afin de célébrer le quart de siècle de son entreprise, elle a décidé de lancer une nouvelle division: Specs coaching/conférences. L’idée? Offrir au public des ateliers et présentations de tout type, avec un but unique: encourager l’estime de soi. Au menu? Apprendre à assumer sa nature profonde, à développer une image en harmonie avec sa personnalité et à s’épanouir tant sur le plan personnel que professionnel. Rien que ça. Entretien avec une femme qui voit loin.

Marie-Josée-Trempe-web

D’où est venue l’idée d’organiser des sessions de coaching? Si je regarde l’ensemble de mon parcours, depuis que je suis toute petite, mon leitmotiv a toujours été la confiance en soi. En moi-même et en les autres. J’ai toujours eu envie de coacher les gens que je rencontrais, de renforcer leur estime.

Ne trouves-tu pas ça paradoxal de travailler dans une industrie qui valorise autant l’image alors que tu sembles voir au-delà de ça?Complètement! Je me suis toujours sentie en polarité. Ça m’a pris des années avant de me sentir à ma place dans l’industrie de la mode – j’ai longtemps souffert du syndrome de l’imposteur. Mais, au final, voilà la vérité: j’ai passé 25 ans à travailler sur le contenant; là, j’ai aussi envie de travailler sur le contenu.

Peux-tu me parler des ateliers plus en détail? Il y en aura certainement plusieurs, mais pour le moment, la première initiative est une série de conférences conçues et animées par l’analyste en comportement vestimentaire Luc Breton. Elle s’appelle Je vêts bien. Présentées à l’agence Specs, sur 12 heures réparties en un même weekend (le samedi et le dimanche), les présentations permettront aux participants de voir en quoi le vêtement est un outil de connaissance de soi et à quel point il a le potentiel de nous révéler aux autres. Il y aura des lectures d’images, des exercices pratiques et des tables rondes, entre autres.

Luc-Breton-web

Comment ta collaboration avec Luc Breton a-t-elle débuté? Il est venu me voir: il voulait que je le représente. J’ai pensé à ce qu’on pouvait faire ensemble, comment collaborer. Luc est un grand blogueur, journaliste et conférencier réputé: il offre une lecture de l’image et du style aux sociétés et gens d’affaires, aux établissements scolaires et aux particuliers qui souhaitent en savoir plus sur le sujet, depuis de nombreuses années. On a discuté, on a échangé, on a réfléchi. La question de l’image projetée, du rôle que joue le stylisme dans nos vies revenait souvent. La surconsommation, le shopping compulsif… On trouvait qu’il y avait beaucoup d’information dans les magazines, dans les journaux et à la télé, mais pas tant de conseils. Puis, une idée m’est venue: pourquoi ne pas offrir aux gens de toute taille et de toute silhouette une analyse d’eux-mêmes, de leur corps et de leur relation aux vêtements?

Penses-tu réellement qu’il y a une psychologie cachée derrière nos choix vestimentaires? Tout à fait. Quand j’écoute quelqu’un se questionner sur quoi porter pour une soirée, par exemple, j’entends le sous-texte: «J’ai peur d’avoir l’air de…», «J’ai envie de ressembler à…», «Qu’est-ce que les gens vont dire de…». Il y a une raison pour laquelle on vit cette insécurité. C’est le topo qu’on explore dans les ateliers Je vêts bien. On n’en ressort pas en ayant une liste de magasinage exhaustive pour la saison à venir; on en retire plutôt une lecture unique de qui l’on est, de ce que l’on veut exprimer comme message avec notre style et de comment on désire être perçu dans la société. Tout ça pour que l’image extérieure soit cohérente avec notre intérieur. Accorder nos deux beautés, tout simplement.

Prochains ateliers: Je vêts bien
19 septembre 2015
17 octobre 2015
14 novembre 2015

À l’agence de mannequins Specs (3981, boul. Saint-Laurent, bureau 710, à Montréal)
Prix: 225 $
Réservations: 514-844-1352