Le Blogue

LUC BRETON, Le BLOGUE

Je tiens promesse. Voici mon premier blogue publié le jour de la première tempête de neige d’automne au Québec.

BLOGUE Numéro 1 
Le 12 décembre 2017

 

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OSER ÊTRE SOI…BONNE CHANCE, GOOD LUCK

Le 1er janvier approche à grands pas. Vite, pensez à vos résolutions pour la nouvelle année. Il faudrait, il faudrait, il faudrait…que je sois plus relaxe, plus zen, que je surveille davantage mon alimentation, fasse plus d’exercice, pense à moi un peu plus…La même liste que l’an dernier finalement.

Être bien dans sa peau est un must maintenant, voire une tyrannie. Le mieux-être, le bien-être, s’accepter, se choisir, s’estimer, s’affirmer, s’affranchir, lâcher prise et vivre le moment présent exigent une vigilance de tous les instants.
L’intention est louable et on se souhaite tous d’être libérés de nos démons pour enfin respirer par le nez et vivre le plus sereinement possible notre quotidien.

Quand j’ai commencé à m’intéresser et à me documenter sur les habitudes et les comportements vestimentaires des gens et par ricochet, de mes propres manies, cette question m’obsédait presque : «Pourquoi est-ce si difficile de s’aimer, de s’évaluer à sa juste valeur et d’être satisfait de son apparence vestimentaire?»
Le regard de l’autre s’avérait être une partie de la réponse. L’importance que j’accorde à ce que l’autre pense de moi conditionne mes comportements et l’interprétation que j’en fais, souvent erronée, peut me mener sur de mauvaises pistes.

C’était avant les réseaux sociaux.
Maintenant le regard de l’autre a un compère (ou une commère, je ne sais plus si je dois utiliser le féminin ou le masculin), l’opinion. L’opinion de tous, sur tout.

La semaine dernière par exemple sur Facebook, deux débats ont retenu mon attention. D’abord celui concernant le documentaire «Bye» dans lequel apparaît Alexandre Taillefer. Monsieur Taillefer utiliserait ce documentaire à des fins de propagandes personnelles et ferait fausse route en abordant la situation du suicide sous l’angle qu’il a choisi. Manipulation! Ranger vos mouchoirs.

Le deuxième débat vise la vente de livres au Québec. Un livre sur trois au Québec est un titre jeunesse. Mais la littérature jeunesse selon certains qui se prononçaient sur le sujet, serait de la sous-littérature alors que d’autres tiennent à faire la distinction entre littérature et divertissement. Et que dire de ce phénomène à vomir des livres de recettes qui sont au premier rang des 10 livres les plus vendus. Quant à lui, le «Guide de l’auto 2018» se classerait au cinquième rang. Quel petit peuple d’incultes et d’ignares sommes-nous. La GRANDE littérature au Québec fond comme la banquise du phoque en Alaska.

Pour nous achever, les grands titres des nouvelles à la télé nous informent que la cigarette est interdite sur la scène d’un théâtre, que matrimoine et patrimoine s’affrontent, que les Anglos sont irrités par le Hi-Bonjour et que Blanche neige n’était peut-être pas consentante à ce que les 7 nains lui fassent la bise et qu’il faudrait donc revoir cette histoire pour enfants.

L’INTOLÉRANCE
L’opinion accouche à son tour d’un autre monstre, L’INTOLÉRANCE. Le débat entourant le documentaire «Bye» et celui sur la littérature jeunesse résonne comme de la douceur si on compare à l’intolérance qui se manifeste maintenant.
Curieux hasard, comme je me prépare à publier mon premier blogue, une amie m’achemine cet article de La Presse de ce matin dont voici un extrait : «Elle (la peur) était le principal vecteur d’intérêt au Québec. Si le phénomène n’est pas nouveau, il a connu une croissance qui frôle les 300 % entre 2001 et 2016. La peur est universelle. Elle n’a pas de couleur, de genre ou de religion. Il n’est pas nécessaire de l’expliquer. Il suffit de vous la faire sentir. Les réseaux sociaux ont joué un rôle d’amplificateur important dans ce phénomène.»
EN 2017, DE LA PEUR À L’INTOLÉRANCE, Jean-François Dumas, président d’Influence communication.

Allons-y, on se prononce, on accuse, on juge, on commente, on ne fait pas dans la dentelle. Cœurs sensibles, s’abstenir. Et c’est là que le bât blesse. Toute cette volonté et cette détermination qu’on souhaite à chacun pour développer l’affirmation de soi risque d’être annihilée par ce derby de démolition sociale.

Oser être soi…bonne chance, good luck. Ce mouvement «d’opinions» se situe à l’opposé d’un autre phénomène social, celui du mieux-être. Mieux-être dans son image visuelle, corporelle et sensorielle. Il faut drôlement être blindé aujourd’hui pour «se choisir» et sortir le moindrement des rangs. Les voix discordantes se font entendre. «Just talking», qu’ils disent. Non, «bullshiting» serait plus approprié.

Alors, pour éviter les faux pas vestimentaires, on minimise les risques et l’audace en prend pour son rhume. Pourtant, notre instinct et notre intuition devraient primer sur le regard de l’autre. C’est ce que je dois me répéter quand j’écris sinon je courberai l’échine. Souvent, très souvent, je doute, je me questionne et me demande si je suis à la hauteur. Les commentaires parfois sur les réseaux sont si blessants, si bas, qu’ils m’ébranlent. À l’adolescence, j’entendais des remarques semblables sur mon style vestimentaire et pourtant j’ai rarement fait de concessions sur mon apparence.

Alors j’écris, je risque, je prends position et je résiste à l’envie de fermer boutique tout comme je le fais avec ma signature vestimentaire. Je ne plie pas sous les dogmes du «trop vieux pour porter ceci», trop ceci, trop cela, ou encore les «cela ne se fait pas».
Donc j’écris pour le plaisir de partager avec vous mes rencontres, mes histoires même si je ne suis peut-être qu’un écriveux qui fait dans la psycho-pop à 5 cennes et qui a une écriture pompier. Vous me lisez parce que vous vous reconnaissez dans mon propos même si vos propres doutes vous amènent peut-être à vous demander si vous êtes capables de vous élever à un niveau supérieur, de conscience plus élevée face à vos habitudes et vos comportements vestimentaires. Comment pourrait-il en être autrement dans ce climat de mésestime?

FAUX-FUYANT
Il est tentant de céder sous le poids de la pression sociale pour stopper notre évolution et de nous affirmer. L’opinion et le regard de l’autre peuvent servir de prétexte, de faux-fuyant pour «s’écraser» et tomber dans une forme d’obsolescence de notre pensée, de notre style de vie et de notre apparence vestimentaire.

J’abonde dans le sens de Geneviève St-Germain (Facebook, 10 décembre 2017)
«Bien sûr qu’il n’y a pas qu’une seule vérité. Mais il y a la complaisance dans l’ignorance aussi. Et le bonheur dans l’indifférence et l’absence d’aspiration…» «Oui, on peut vivre heureux et volontairement ignorants.»

Cela dit, qu’est-ce qu’on attend pour être beaux?

Photo tirée du film Psychose

OSER ÊTRE SOI…BONNE CHANCE, GOOD LUCK

Le 1er janvier approche à grands pas. Vite, pensez à vos résolutions pour la nouvelle année. Il faudrait, il faudrait, il faudrait…que je sois plus relaxe, plus zen, que je surveille davantage mon alimentation, fasse plus d’exercice, pense à moi un peu plus…La même liste que l’an dernier finalement.

Être bien dans sa peau est un must maintenant, voire une tyrannie. Le mieux-être, le bien-être, s’accepter, se choisir, s’estimer, s’affirmer, s’affranchir, lâcher prise et vivre le moment présent exigent une vigilance de tous les instants.
L’intention est louable et on se souhaite tous d’être libérés de nos démons pour enfin respirer par le nez et vivre le plus sereinement possible notre quotidien.

Quand j’ai commencé à m’intéresser et à me documenter sur les habitudes et les comportements vestimentaires des gens et par ricochet, de mes propres manies, cette question m’obsédait presque : «Pourquoi est-ce si difficile de s’aimer, de s’évaluer à sa juste valeur et d’être satisfait de son apparence vestimentaire?»
Le regard de l’autre s’avérait être une partie de la réponse. L’importance que j’accorde à ce que l’autre pense de moi conditionne mes comportements et l’interprétation que j’en fais, souvent erronée, peut me mener sur de mauvaises pistes.

C’était avant les réseaux sociaux.
Maintenant le regard de l’autre a un compère (ou une commère, je ne sais plus si je dois utiliser le féminin ou le masculin), l’opinion. L’opinion de tous, sur tout.

La semaine dernière par exemple sur Facebook, deux débats ont retenu mon attention. D’abord celui concernant le documentaire «Bye» dans lequel apparaît Alexandre Taillefer. Monsieur Taillefer utiliserait ce documentaire à des fins de propagandes personnelles et ferait fausse route en abordant la situation du suicide sous l’angle qu’il a choisi. Manipulation! Ranger vos mouchoirs.

Le deuxième débat vise la vente de livres au Québec. Un livre sur trois au Québec est un titre jeunesse. Mais la littérature jeunesse selon certains qui se prononçaient sur le sujet, serait de la sous-littérature alors que d’autres tiennent à faire la distinction entre littérature et divertissement. Et que dire de ce phénomène à vomir des livres de recettes qui sont au premier rang des 10 livres les plus vendus. Quant à lui, le «Guide de l’auto 2018» se classerait au cinquième rang. Quel petit peuple d’incultes et d’ignares sommes-nous. La GRANDE littérature au Québec fond comme la banquise du phoque en Alaska.

Pour nous achever, les grands titres des nouvelles à la télé nous informent que la cigarette est interdite sur la scène d’un théâtre, que matrimoine et patrimoine s’affrontent, que les Anglos sont irrités par le Hi-Bonjour et que Blanche neige n’était peut-être pas consentante à ce que les 7 nains lui fassent la bise et qu’il faudrait donc revoir cette histoire pour enfants.

L’INTOLÉRANCE
L’opinion accouche à son tour d’un autre monstre, L’INTOLÉRANCE. Le débat entourant le documentaire «Bye» et celui sur la littérature jeunesse résonne comme de la douceur si on compare à l’intolérance qui se manifeste maintenant.
Curieux hasard, comme je me prépare à publier mon premier blogue, une amie m’achemine cet article de La Presse de ce matin dont voici un extrait : «Elle (la peur) était le principal vecteur d’intérêt au Québec. Si le phénomène n’est pas nouveau, il a connu une croissance qui frôle les 300 % entre 2001 et 2016. La peur est universelle. Elle n’a pas de couleur, de genre ou de religion. Il n’est pas nécessaire de l’expliquer. Il suffit de vous la faire sentir. Les réseaux sociaux ont joué un rôle d’amplificateur important dans ce phénomène.»
EN 2017, DE LA PEUR À L’INTOLÉRANCE, Jean-François Dumas, président d’Influence communication.

Allons-y, on se prononce, on accuse, on juge, on commente, on ne fait pas dans la dentelle. Cœurs sensibles, s’abstenir. Et c’est là que le bât blesse. Toute cette volonté et cette détermination qu’on souhaite à chacun pour développer l’affirmation de soi risque d’être annihilée par ce derby de démolition sociale.

Oser être soi…bonne chance, good luck. Ce mouvement «d’opinions» se situe à l’opposé d’un autre phénomène social, celui du mieux-être. Mieux-être dans son image visuelle, corporelle et sensorielle. Il faut drôlement être blindé aujourd’hui pour «se choisir» et sortir le moindrement des rangs. Les voix discordantes se font entendre. «Just talking», qu’ils disent. Non, «bullshiting» serait plus approprié.

Alors, pour éviter les faux pas vestimentaires, on minimise les risques et l’audace en prend pour son rhume. Pourtant, notre instinct et notre intuition devraient primer sur le regard de l’autre. C’est ce que je dois me répéter quand j’écris sinon je courberai l’échine. Souvent, très souvent, je doute, je me questionne et me demande si je suis à la hauteur. Les commentaires parfois sur les réseaux sont si blessants, si bas, qu’ils m’ébranlent. À l’adolescence, j’entendais des remarques semblables sur mon style vestimentaire et pourtant j’ai rarement fait de concessions sur mon apparence.

Alors j’écris, je risque, je prends position et je résiste à l’envie de fermer boutique tout comme je le fais avec ma signature vestimentaire. Je ne plie pas sous les dogmes du «trop vieux pour porter ceci», trop ceci, trop cela, ou encore les «cela ne se fait pas».
Donc j’écris pour le plaisir de partager avec vous mes rencontres, mes histoires même si je ne suis peut-être qu’un écriveux qui fait dans la psycho-pop à 5 cennes et qui a une écriture pompier. Vous me lisez parce que vous vous reconnaissez dans mon propos même si vos propres doutes vous amènent peut-être à vous demander si vous êtes capables de vous élever à un niveau supérieur, de conscience plus élevée face à vos habitudes et vos comportements vestimentaires. Comment pourrait-il en être autrement dans ce climat de mésestime?

FAUX-FUYANT
Il est tentant de céder sous le poids de la pression sociale pour stopper notre évolution et de nous affirmer. L’opinion et le regard de l’autre peuvent servir de prétexte, de faux-fuyant pour «s’écraser» et tomber dans une forme d’obsolescence de notre pensée, de notre style de vie et de notre apparence vestimentaire.

J’abonde dans le sens de Geneviève St-Germain (Facebook, 10 décembre 2017)
«Bien sûr qu’il n’y a pas qu’une seule vérité. Mais il y a la complaisance dans l’ignorance aussi. Et le bonheur dans l’indifférence et l’absence d’aspiration…» «Oui, on peut vivre heureux et volontairement ignorants.»

Cela dit, qu’est-ce qu’on attend pour être beaux?

Photo tirée du film Psychose