Dans l’espèce animale, généralement, la parure du mâle est plus relevée, flamboyante, que celle de la femelle. Ses plumes, ses couleurs, son panache et son cri amoureux se distinguent nettement de ceux de sa compagne. Chez l’être humain, les rôles, croit-on, seraient inversés. La femme serait plus coquette que l’homme, plus sensible à l’apparence, se prêterait davantage au jeu de la séduction et ses comportements vestimentaires seraient plutôt complexes.
Serait-ce pourquoi nos héros masculins se sont attribués des propriétés animales, question d’imiter la nature? Superman plane tel un faucon, Spiderman singe l’araignée-ritalin, Infoman pastiche Superman et Batman se travestit en chauve-souris. Le copain de Shrek est une mule et le complice de Tintin, un chien. Belle représentation totémique ! Bonjour virilité !
Le mâle québécois est-il pétri d’angoisse quant à son apparence ?
Il est plutôt désorienté, songeur et est déchiré entre tous ces modèles marketing qu’on lui propose : Métrosexuel,, Hétéropolitain, Ubersexuel, groopy.
Ni rose ni macho et bien que sachant que le corps est partie intégrante de sa nouvelle identité, le mâle ne sait trop comment négocier ce capital qui doit fructifier. Sa place tant au niveau professionnel, social que personnel doit maintenant tenir compte de cette donne.
Longtemps auréolé de cette réputation d’indifférence aux oracles de la mode il se prête maintenant plus facilement au jeu de l’image.
Mais au risque d’en décevoir plus d’une, l’apparence vestimentaire de notre homme est en forte compétition avec d’autres intérêts qui le font vibrer davantage et visiter les boutiques n’est pas toujours son premier choix.
C’est surtout en pratiquant le sport que la plupart des gars se réalisent et s’expriment. Pour certains autres le char et la moto sont un précieux repaire. La voiture est le trait d’union symbolique entre l’appartement et la tenue vestimentaire de l’homme, faut-il se le rappeler.
Quant au garage, il résiste et demeure un des derniers bastions de monsieur. L’homme-garage est aussi typé que la femme-penderie : méthodique et organisé ou bordélique et anarchique pour qui cet espace est un dépotoir affectif.
Côté outillage, d’après un sondage publié dans La Presse en mars dernier, les hommes sont plus nombreux à trouver «très important» d’avoir les appareils les plus performants et les plus avancés.
Côté mode, presque un homme sur deux pense que les femmes sont plus sévères et plus critiques qu’avant sur ce terrain.
Canadian Tire devrait-il vendre des cravates ?